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Analyse

L’été manœuvrier de Manuel Valls

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De Brétigny à Trappes en passant par le Gard, le ministre de l’Intérieur est sur tous les fronts.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, le 13 juillet 2013 au domaine de Pin Fourcat. (Photo Sylvain Thomas. AFP)
publié le 23 juillet 2013 à 22h16
(mis à jour le 24 juillet 2013 à 9h26)

On ne sait pas ce qui lui a le plus déplu : la remise en cause de l'action de la gauche dans les banlieues ou l'attaque contre sa politique de communication. Lundi, après quarante-huit heures d'émeutes urbaines, Manuel Valls est de retour à Trappes (Yvelines). Côté face, c'est le discours de la fermeté : il assure que le mal est «contenu», dénonce les voyous et salue les forces de l'ordre. Rien que du très classique pour le ministre de l'Intérieur. Mais côté pile, il se retrouve à la peine devant une habitante - un dialogue tendu filmé par i-Télé - qui s'avérera être la sœur d'un des adolescents condamnés. Il lui reproche, entre autres, de profiter des micros pour mettre en cause le maire de la ville et sa politique de mixité sociale. «Vous profitez bien des caméras, vous», rétorque la jeune femme du tac au tac, tapant le ministre le plus populaire là où ça fait mal : le ressenti du terrain, loin de ses discours ultracharpentés sur l'ordre et la laïcité.

D’Amiens 2012 à Trappes 2013, le coup de chaud dans les quartiers replace Manuel Valls au centre de l’échiquier médiatique et politique. Mais cette année, le ministre de l’Intérieur a pris soin de donner une teneur très politique à son été.

Discours. Le 13 juillet dans le Gard, l'ancien député-maire d'Evry (Essonne) a prononcé une sorte de discours de politique générale, pour donner corps à «la gauche qui réussit pour tous», soit une «synthèse entre un réform