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interview

Charles de Courson : «Nous avons tout à perdre à ne pas auditionner le Premier ministre»

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Les députés UMP ont suspendu mercredi leur participation à la commission Cahuzac. Réaction du président UDI de la commission d'enquête parlementaire.
publié le 24 juillet 2013 à 20h35
(mis à jour le 24 juillet 2013 à 23h25)
Comment réagissez-vous à la suspension de la participation des députés UMP à la commission que vous présidez ?

C'est une conséquence du refus d'auditionner le Premier ministre, pas une cause. J'ai pourtant essayé de les convaincre de différer leur décision à septembre...  Nous avons plein de questions à poser au Premier ministre sur les réunions du 5 décembre et du 16 janvier.

Vous étiez vous-même favorable à son audition...

Oui, car dans l'état actuel de l'opinion publique, la refuser c'est donner l'impression qu'il y a une volonté de dissimuler des choses, de dresser un mur du silence. Je l'ai dit à mes collègues de la majorité : vous avez tout à y perdre.

Est-ce à dire que cette commission est avant tout destinée à rassurer l’opinion publique ?

Je n'ai cessé de dire à mes collègues que la thèse du «personne ne savait rien» envoie un affreux message à l'opinion publique. Il faut distinguer les faits et les interprétations. Mais nous avons déjà beaucoup progressé vers la vérité.

Quelles sont les questions qui restent ouvertes ?

Sur la réunion du 5 décembre, où le Président aurait demandé une attestation négative d'UBS à Jérôme Cahuzac, le Premier ministre est le seul à pouvoir confirmer qu'il a bien entendu, de ses oreilles [cette requête]. Sur celle du 16 janvier, puisque Jérôme Cahuzac est amnésique, le Premier ministre est le seul à pouvoir confirmer ce qui s'est passé. Le Premier ministre est le coordinateur du gouvernement, c'est son rôle de dire la position du gouvernement. Il doit aussi dire s'il a hésité à mettre fin à la participation au gouvernement de Jérôme Cahuzac dès le mois de décembre et pourquoi il a finalement attendu sa mise en examen.

Quelles seront les conséquences du retrait des députés UMP ?

On peut faire fonctionner une commission avec seulement un président et un rapporteur. Jusqu'ici, tous les membres de la