Comment réagissez-vous à la suspension de la participation des députés UMP à la commission que vous présidez ?
C'est une conséquence du refus d'auditionner le Premier ministre, pas une cause. J'ai pourtant essayé de les convaincre de différer leur décision à septembre... Nous avons plein de questions à poser au Premier ministre sur les réunions du 5 décembre et du 16 janvier.
Vous étiez vous-même favorable à son audition...
Oui, car dans l'état actuel de l'opinion publique, la refuser c'est donner l'impression qu'il y a une volonté de dissimuler des choses, de dresser un mur du silence. Je l'ai dit à mes collègues de la majorité : vous avez tout à y perdre.
Est-ce à dire que cette commission est avant tout destinée à rassurer l’opinion publique ?
Je n'ai cessé de dire à mes collègues que la thèse du «personne ne savait rien» envoie un affreux message à l'opinion publique. Il faut distinguer les faits et les interprétations. Mais nous avons déjà beaucoup progressé vers la vérité.
Quelles sont les questions qui restent ouvertes ?
Sur la réunion du 5 décembre, où le Président aurait demandé une attestation négative d'UBS à Jérôme Cahuzac, le Premier ministre est le seul à pouvoir confirmer qu'il a bien entendu, de ses oreilles [cette requête]. Sur celle du 16 janvier, puisque Jérôme Cahuzac est amnésique, le Premier ministre est le seul à pouvoir confirmer ce qui s'est passé. Le Premier ministre est le coordinateur du gouvernement, c'est son rôle de dire la position du gouvernement. Il doit aussi dire s'il a hésité à mettre fin à la participation au gouvernement de Jérôme Cahuzac dès le mois de décembre et pourquoi il a finalement attendu sa mise en examen.
Quelles seront les conséquences du retrait des députés UMP ?
On peut faire fonctionner une commission avec seulement un président et un rapporteur. Jusqu'ici, tous les membres de la