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«Le Pen capital». Et si Mitterrand avait cohabité avec le chef du FN ?

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Rewind. Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. Le leader frontiste devient Premier ministre du président PS et dirige le pays d’une main de fer.
Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud, à l'époque où le «Paquebot» était l'ancien siège du Front national. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 24 juillet 2013 à 19h06

Ce 11 novembre 1987, ce n'est pas la bourrasque qui mouille l'œil valide du Premier ministre Le Pen, ni les croix à perte de vue sur l'ancien champ de bataille. L'émotion le submerge. Grâce à lui, le maréchal Pétain, comme il en avait fait le vœu dans son testament, repose auprès des morts de la Grande Guerre. Le Pen a signé le décret, juste après celui rétablissant la peine de mort. Mais il a séché sur ce discours de Douaumont, qui doit pourtant entrer dans l'histoire. Il a rappelé son vieux complice, Jean-Louis Tixier-Vignancour, ancien secrétaire d'Etat à l'Information de Vichy. Cet avocat, qui avait tenté en 1973 de faire voler la dépouille du maréchal à l'île d'Yeu pour la transférer clandestinement à l'ossuaire de Douaumont, a su trouver les mots. Les officiers présents, tous volontaires, ont eu la gorge nouée. Dans la Citroën XM, pavoisée de tricolore qui s'éloigne de Verdun, avec les motards de la République en escadrille, Jean-Marie Le Pen tape sur l'épaule de son chauffeur Robert Moreau, l'ancien catcheur connu sous le nom de Freddy le bourreau de Béthune. «Beau travail ! Pétain a retrouvé sa famille et sa patrie.» Pour une fois, le Président ne s'est pas opposé. Le Pétain de 1914-1918, François Mitterrand l'a toujours respecté, jusqu'à faire fleurir sa tombe en catimini à la Toussaint.

L’affaire du transfert du cercueil du maréchal a donc été l’occasion d’un bref armistice entre Matignon et l’Elysée. Depuis vingt mois, c’est la guerre de tranchées. Le Prés