C’est à un symbole du quinquennat Sarkozy que les députés ont mis fin mercredi dans la nuit, en votant le projet de loi prévoyant de rendre au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) - et non plus au président de la République - le pouvoir de désigner les patrons de télés et radios publiques. Le texte prévoit en effet que les présidents de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde (France 24, RFI…) soient désormais nommés pour cinq ans par le CSA.
Conforme. Autres changements prévus : le nombre de membres du CSA sera réduit de neuf à sept, et leur mode de nomination modifié, là aussi pour renforcer l'indépendance de l'institution et la légitimité de ses membres. Le chef de l'Etat, qui nommait jusqu'ici trois membres du CSA, ne désignera plus que le seul président. Les présidents de l'Assemblée et du Sénat continueront à désigner chacun trois membres. Mais ces nominations devront recevoir un avis conforme d'une majorité des trois cinquièmes des commissions des affaires culturelles du Parlement.
Les deux textes adoptés au Palais-Bourbon doivent encore être examinés par le Sénat à la rentrée. A gauche, le PS, les écologistes et les radicaux de gauche ont voté pour, le Front de gauche ayant quant à lui décidé de s'abstenir, au vu d'«un premier acte symbolique important», mais «loin de la révolution annoncée». A droite, l'UMP a voté contre, dénonçant «une petite loi» qui «détricote ce qu'avait fait