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analyse

La droite s’accroche au «ni ni» pour éviter tout tintoin

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Les cadres de l’UMP se refusent pour l’heure à rouvrir un débat facteur de discorde.
publié le 30 juillet 2013 à 21h16

Aucun responsable de l’UMP ne devrait se risquer, d’ici aux municipales de mars 2014, à plaider ouvertement pour une alliance avec le FN. Le sujet est tabou chez les cadres nationaux du parti. Ouvrir ce débat à huit mois de l’échéance, ce serait à coup sûr plonger la droite dans une guerre civile dévastatrice. Des Bouches-du-Rhône jusqu’en Picardie, quelques rares élus locaux n’ont pas ces pudeurs. Comme la majorité de leurs électeurs, ces candidats dont la notoriété dépasse rarement leur canton ne voient pas pourquoi la droite devrait s’interdire de passer des accords avec l’extrême droite.

Lunes. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, n'en démord pas : le FN est «un adversaire» avec lequel «aucune discussion» n'est possible. Au bureau politique, c'est toujours à l'unanimité que sont décidées les exclusions des élus locaux qui se prononcent pour des alliances. Mais, comme Nicolas Sarkozy, Copé estime possible et souhaitable que l'UMP s'empare des sujets régaliens - immigration, sécurité - sans se soucier du politiquement correct.

Dans le camp des partisans de la «droite décomplexée» certains considèrent que l’UMP n’échappera pas, à terme, à une profonde remise en cause. Ils ont engrangé une première victoire en imposant la doctrine du «ni ni» (ni FN ni PS) et donc le refus du front républicain. Même s’ils ne le disent pas trop fort, la distinction entre droite républicaine et droite extrême leur paraît passée de mode