En politique, les sondages disent rarement toute la vérité, mais ils permettent souvent d’exprimer des tendances. Le sondage Ifop publié en juin, qui montre que 47% des électeurs UMP sont favorables à des alliances avec le FN lors des prochaines municipales, est inquiétant. Certes, la direction nationale du parti s’en tient pour l’instant à une ligne officielle, celle du «ni ni» et du rejet de toute compromission avec l’extrême droite et la gauche. Mais que pèseront ces éléments de langage face à la réalité du terrain ? Depuis des mois déjà, force est de constater que le refrain de la «droite décomplexée», repris à toutes les sauces par Jean-François Copé, brouille chaque jour un peu plus les cartes politiques. A revendiquer un discours de plus en plus similaire à celui de l’extrême droite, sur l’immigration et l’insécurité par exemple - dans le sillage de Nicolas Sarkozy et pour mieux contrer Fillon -, Copé joue avec la flamme du FN, en toute connaissance de cause. C’est aussi pour cela que les petits élus peuvent se laisser aller à la tentation des liaisons dangereuses avec les frontistes, au gré des enjeux locaux. Car ils savent que la question sera d’autant plus délicate à régler dans l’entre-deux-tours, quand la victoire sera en jeu. Dans ce ballet d’approches à hauts risques, le seul gagnant est évidemment le FN, qui attend en embuscade et qui se prépare déjà à jouer les arbitres en mars. C’est là, peut-être, que sonnera l’heure de vérité pour l’UMP, qui sera bien obli
EDITORIAL
Tentation
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publié le 30 juillet 2013 à 21h16
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