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Enquête

Karachi : nouveau boulet pour Balladur

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Selon nos informations, un stratège américain de la campagne de 1994 a confirmé aux juges avoir été payé par un intermédiaire actif dans les contrats d’armements.
publié le 2 août 2013 à 22h26

C'est un témoignage qui contribue à boucler l'une des boucles du dossier Karachi, et pas la moindre. Celle du lien entre le financement de la campagne d'Edouard Balladur et les commissions versées en marge des contrats d'armement avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari 2) en 1994 et 1995. D'après nos informations, les juges qui enquêtent sur les millions de francs suspects dépensés par Balladur en 1995 ont recueilli le témoignage, aussi décisif qu'accablant pour l'ancien Premier ministre, du consultant politique américain Paul Manafort. Ce spin doctor, qui a notamment travaillé auprès de George Bush père et de Ronald Reagan, est apparu au cours de l'instruction comme un personnage clé. Cette fois auditionné, il a non seulement reconnu avoir été payé par l'un des intermédiaires actifs sur les contrats d'armement pour effectuer des sondages, mais il a également déclaré avoir rencontré l'équipe de campagne d'Edouard Balladur en France pour présenter son travail.

Stratège. Entendu en Virginie en présence de son avocat dans le cadre d'une commission rogatoire envoyée aux Etats-Unis par le juge Van Ruymbeke, ce stratège américain a retracé son parcours depuis la Maison Blanche jusqu'à la campagne catastrophe de Balladur.

Tout débute, pour lui, en 1988. Un de ses amis lui présente Abdul Rahman el-Assir, un intermédiaire en armement qui sera chargé de conclure les contrats entre la France, le Pakistan et l’Arabie Saoudite,