Secrétaire nationale du PS à la justice, Marie-Pierre de la Gontrie revient sur la polémique déclenchée par la non-incarcération de trois délinquants condamnés à Dreux.
Y a-t-il une alternative de gauche au sarkozysme judiciaire ?
Ce qui vient de se passer est une réminiscence du sarkozysme : avant même qu’on ait les faits, il y a eu une interprétation hâtive de certains à droite, un positionnement politique et des réponses martiales. Depuis un an, Christiane Taubira a une approche plus sensée de la politique de la justice. Nous avons tourné la page de la précipitation et du traitement des faits divers par une réponse législative.
Peut-on en l’espèce dépasser le clivage gauche-droite ?
De droite ou de gauche, les gens de justice partagent à peu près le même diagnostic sur la façon de traiter les personnes condamnées. Ce qui diffère, c’est la verbalisation politique des solutions pour répondre à son électorat. Et, là, la caricature guette tout le monde mais le discours de gauche a évolué. La polémique est toujours au coin de la rue, mais le procès en laxisme ne prend plus.
Que veut faire la gauche contre la surpopulation carcérale ?
Il y a entre 50 et 60% de récidive. A l’évidence ceux qui disent qu’envoyer un délinquant en prison fera de lui un non-délinquant se leurrent. La question des courtes peines est cruciale. Personne ne dit qu’il ne faut pas sanctionner, mais il faut développer les alternatives à l’emprisonnement : bracelets, nuits en prison mais journées au travail, peines de probation… Malgré les polémiques, nous devons garder la tête froide. On sait quelle est la pente la plus facile : cela coûte moins cher intellectuellement de dire qu’on va