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Libération

Quand la droite louche sur les néomilitants

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L’UMP et le mouvement de Christine Boutin font les yeux doux aux membres de la Manif pour tous. Si la plupart des anti-mariage homo refusent de rejoindre un parti, certains ont franchi le cap, notamment en vue des municipales.
publié le 9 août 2013 à 21h56

Les anti-mariage gay gardent la foi. «Ceux qui se sont levés n'ont pas envie de se rasseoir», pense Philippe Gosselin, député UMP opposé au mariage pour tous. Que faire de toute cette énergie qui aiguise les appétits des formations politiques de droite ? Comment drainer cette mobilisation ? A l'UMP, certains y sont très attentifs. Surtout ceux qui ont mouillé leur chemise contre la loi Taubira. L'élu de la Manche Philippe Gosselin est l'un d'eux. «Dans mon département, il y a beaucoup de gens que j'ai découverts au moment des manifestations qui ne sont pas encartés, ni à l'UDI ni à l'UMP. Ils sont simplement apparus dans le paysage.»

Pour lui, il ne s'agit pas d'un mouvement épidermique : «Le mariage [pour tous] n'a été qu'un révélateur. On se rend compte que la gauche n'a pas renoncé à changer la société. Une partie d'entre nous ne veut plus qu'on touche à ses fondamentaux et dit "halte, ça suffit !"» Et ceux-là ont acquis un savoir faire précieux au fil de la campagne. «Ils manient Facebook, Twitter, font de la veille, occupent le terrain, sont capables de remplir des cars pour aller manifester, de faire preuve de conviction et d'argumenter sur les marchés, à la sortie des écoles…» énonce-t-il, admiratif. «Une richesse», que le député n'aimerait pas voir «s'atomiser ou se réduire», mais plutôt «venir irriguer» son mouvement politique. «Sans parler de récupération, ni d'embrigadement, je préfère qu'ils vienne