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Libération

Des heures de grandes écoutes

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Les enregistrements pirates réalisés par l’ex-majordome ont déclenché l’affaire d’Etat.
publié le 13 août 2013 à 19h46

Le majordome des Bettencourt n'a pas démissionné en 2004, il est resté au service de la famille puis a dissimulé pendant un an un dictaphone numérique dans la salle de réception de Liliane Bettencourt, transformant une histoire de famille en affaire d'Etat. Entre mai 2009 et juin 2010, Pascal Bonnefoy a capturé des heures de conversation entre l'héritière de L'Oréal et son gestionnaire de fortune, ses conseillers, ses proches… Des entretiens révélés en juin 2010 par Mediapart et le Point (aujourd'hui condamnés pour atteinte à l'intimité de la vie privée) et qui montrent l'état de faiblesse de la milliardaire, des opérations financières destinées à échapper au fisc, des immixtions de l'Elysée dans la procédure judiciaire, et des liens entre Bettencourt et le ministre du Travail d'alors, Eric Woerth, dont la femme travaille pour la société qui gère la fortune de l'héritière.

Azimuts. Après un été de rebondissements, le dossier est dépaysé depuis le tribunal de Nanterre vers Bordeaux et confié à l'automne 2010 au juge Jean-Michel Gentil, qui mène une instruction tous azimuts. Loin du ministère de la Culture, François-Marie Banier est interpellé en décembre 2011, puis placé deux nuits à la prison de la Santé avant d'être entendu et mis en examen pour «abus de faiblesse». Patrice de Maistre, qui ne s'est jamais acheté de voilier, est lui aussi poursuivi dans ce dossier, tout comme Woerth. Le gestionnaire de fortune de Bettenc