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Libération
Décryptage

Réforme pénale : la lettre de rupture de Manuel Valls

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La révélation d’une missive du ministre de l’Intérieur à l’attention de l’Elysée, contre le projet de Taubira, ravive les désaccords.
Manuel Valls critique «la méthode» et le fond de la réforme portée par la garde des Sceaux (ici en octobre). (Photo Albert Facelly )
publié le 13 août 2013 à 21h46

C’est tout l’affichage du duo Justice-Intérieur qui tombe à l’eau. Oubliées les belles images d’automne 2012 en Corse et à Marseille, où Christiane Taubira et Manuel Valls faisaient sorties communes dans la lutte contre la délinquance. Envolée la communication commune en Conseil des ministres, début juillet, sur la lutte contre la récidive. Secret de polichinelle, les divergences entre la garde des Sceaux et le premier flic de France sur la future réforme pénale sont désormais en place publique. Au grand dam des socialistes et au bonheur de la droite.

Que s’est-il passé ?

Il a suffi pour mettre le feu aux poudres qu'une lettre de Manuel Valls à François Hollande soit publiée sur le site du Monde. Une missive qui n'avait pas vocation à sortir des couloirs de l'Elysée, dont Christiane Taubira n'avait, dit-elle, pas connaissance, et dans laquelle le ministre de l'Intérieur fait part de ses «désaccords» avec sa collègue chargée de rédiger la prochaine réforme pénale. Un texte prévu d'abord pour 2013, mais repoussé a priori à l'après-municipales. Dans cette lettre au lance-flammes, Valls s'en prend d'abord à la «méthode» Taubira : un délai de réflexion, selon lui, trop «bref» et un «socle de légitimité» - la conférence de consensus - qu'il juge trop «frag