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Libération

Valls : en phase avec la base du PS sur la sécurité

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publié le 16 août 2013 à 21h56

Manuel Valls est joueur. Dès qu'il passe le portail de Matignon, l'ex-disciple de Rocard et ancien du cabinet Jospin ne manque jamais une occasion de rappeler qu'il «connaît bien ici». Ajouté à l'omniprésence médiatique de ces dernières semaines, corrélée à l'actualité estivale, le comique de répétition ne fait plus trop sourire au sein de l'exécutif. Si, comme il le clame, Manuel Valls n'a pas envie d'être promu chef du gouvernement, «tout ce battage, c'est pour quoi ? s'interroge un ministre. La machine s'est mise en route très fort, mais où va-t-elle et comment tient-elle neuf ans ?» Soit jusqu'en 2022, puisqu'a priori seul François Hollande pourra être candidat à sa succession en 2017. Même s'ils en font tousser plus d'un au gouvernement, les solos de Valls sur la sécurité plaisent à la base socialiste qui lui reconnaît d'avoir réinvesti un terrain sur lequel le PS peinait à être crédible. Mais, à deux reprises cet été, le ministre de l'Intérieur a marché sur les plates-bandes de camarades de gouvernement : Christiane Taubira - dont il a tenté de torpiller la réforme pénale dans une lettre envoyée fin juillet à Hollande ou lorsqu'il a pesté contre la non-exécution des peines de prison ; et Geneviève Fioraso, quand il a jugé «digne d'intérêt» la proposition de légiférer sur le port du voile à l'université, ce qui n'est pas jugé opportun à l'Elysée.

Provoquer le débat et se placer au centre, c'est la méthode Valls. «Il joue l'opinion