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La mère patrie

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Rewind . Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. Cent jours après son arrivée à l’Elysée, la Présidente jouit d’une popularité assidûment entretenue.
publié le 18 août 2013 à 20h46

«Moi présidente, j'ai demandé à François Hollande de quitter…» Ségolène Royal marque une pause, ménage son effet. Il est 20 h 15 ce mardi 28 août 2007. De l'autre côté de la table posée sur la pelouse fraîchement tondue de l'Elysée, Laurent Delahousse et Laurence Ferrari retiennent leur souffle. N'étaient leurs oreillettes qui crépitent, on entendrait presque la brise agiter les pétales de roses roses plantées par Bernadette. «La 2, on resserre sur Royal !» hurle le réalisateur dans son car.

Une seconde passe. Une autre. La présidente de la République fixe la lumière rouge de la caméra, celle-là même qui, quelques instants auparavant, lui permettait de regarder les Français dans les yeux. Eux me comprennent, m’aiment. Et puis des images surgissent en flash-back comme des paires de claques.

Fraises. Ce matin, tout allait bien. Le jour de ses cent jours, un carton dans l'opinion, une météo favorable. Vingt-deux degrés. Moins chaud que dans le Péloponnèse où la sécheresse consume tout sur son passage. Elle appelle «le chauve», Christophe Chantepy, son secrétaire général, pour lui demander d'envoyer un communiqué de solidarité au peuple grec.

Le majordome lui apporte la revue de presse sur un plateau d'argent avec son petit déjeuner. «Bonjour madame la présidente.» Elle ne se lasse pas de l'entendre. Parcourt la pile de coupures photocopiées. «La présidente jupitérienne» titre le Point, avec un édito de Franz-Olivier Giesbert,