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Interview

Samia Ghali : Marseille «La situation ne s’est pas améliorée depuis un an»

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publié le 20 août 2013 à 22h16

Sénatrice et maire des XVe et XVIe arrondissements de Marseille et candidate à la primaire PS pour les municipales, Samia Ghali appelle l'Etat à «éradiquer la délinquance» dans la préfecture des Bouches-du-Rhône et demande de nouveaux renforts policiers.

Il y a un an, vous demandiez l’intervention de l’armée dans les quartiers Nord de Marseille pour lutter contre le trafic de drogue. Défendez-vous toujours cette idée ?

Au moment où je l’ai dit, c’était pour tirer la sonnette d’alarme et faire réagir le gouvernement. Je ne renie aucun de mes propos. Le mal est très profond dans cette ville. La situation ne s’est pas améliorée depuis un an. Quelle ville en France accepterait d’avoir des agressions meurtrières toutes les semaines ? Quelle ville accepterait que l’insécurité se développe à tous les niveaux ? Il faut éradiquer la délinquance. Aujourd’hui à Marseille, on ne se sent en sécurité nulle part. Ni dans les artères commerçantes, ni dans les quartiers Nord, ni dans les hôpitaux ! J’attendais beaucoup du retour de la gauche au pouvoir, mais on est loin des promesses du gouvernement : certes, Manuel Valls a déployé 230 policiers supplémentaires, mais on en a perdu 600 pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il est urgent de récupérer l’ensemble de ces effectifs. Quant à la police municipale, elle est inexistante dans certains quartiers.

Comment expliquez-vous cette situation ?

On paye trente ans de laisser-aller des gouvernements de droite comme de gauche. On a abandonné la ville aux voyous. Marseille est devenue cette année Capitale européenne de la culture, mais c'est superficiel ! Aucun problème n'est réglé en profondeur. Cela fait des années qu