L'effet papillon produit par l'affaire Cahuzac a ébranlé les usages et les pratiques politiques. Jusque-là étrangère au logiciel politique français, la culture anglo-saxonne de la transparence a envahi le débat public. Avec toute l'ardeur des nouveaux convertis, les leaders des partis politiques ont unanimement vanté une «transparence totale», défendu une «République exemplaire», bataillé pour une «opération mains propres».
Une fois la poussière médiatique retombée, l’onde de choc paraît avoir touché l’ensemble des acteurs de la vie publique mais semble épargner les partis politiques. Par une habile scénographie, les chefs des partis ont réussi, au milieu du tumulte, à faire reposer l’intégralité des mesures de transparence sur les institutions et les élus. A aucun moment, les partis n’ont eu à s’interroger sur leur responsabilité dans la promotion des bonnes pratiques auprès des élus, alors même qu’elles assurent la formation politique de ces derniers, qu’elles leur garantissent appui financier et couverture logistique.
Désormais, les ministres sont soumis à plus de règles d'éthique que n'importe quel autre responsable public. Ils déclarent leur patrimoine, qui est vérifiable par n'importe quel citoyen sur Internet. Ils remplissent une déclaration d'intérêts, publiée au Journal officiel et donc consultable par tous. Ils se soumettent au strict non-cumul d'une fonction exécutive locale avec leur mandat. Bientôt, tous leurs collaborateurs dev