Ministre du Logement, Cécile Duflot a été six ans à la tête d’Europe Ecologie - les Verts. Alors que sa formation tient, à partir de jeudi, ses Journées d’été à Marseille, elle évoque sa participation au gouvernement et tacle les outrances de Jean-Luc Mélenchon comme l’offensive de Manuel Valls contre la réforme pénale.
L’an dernier lors des Journées d’été d’EE-LV, vous aviez lancé que vous portiez désormais une «muselière», mais qu’elle permettait «un petit peu de l’ouvrir». C’est toujours le cas ?
Vous l’avez beaucoup vu la muselière cette année ? J’avais expliqué qu’en tant que ministre je n’allais plus m’exprimer comme une responsable de parti. J’ai changé de statut : je l’assume et le revendique. Si j’ai profité d’une liberté totale d’expression durant les dix années où la droite était au pouvoir, je pouvais critiquer mais je ne pouvais pas agir. Aujourd’hui, j’ai choisi d’agir en gardant toutes mes convictions. Quand j’ai un désaccord majeur avec un membre de la majorité, je n’hésite pas à le dire.
Et avec Manuel Valls sur la réforme pénale, c'est un «désaccord majeur» ?
Après tout ce qu’on a répété lorsqu’on était dans l’opposition - je pense à l’engagement de Robert Badinter contre les peines planchers - et pour ce que ça signifie des valeurs de gauche, cette réforme pénale est indispensable. C’est une question d’efficacité : ce n’est pas en bourrant les prisons qu’on améliore la sécurité. C’est la seule approche pragmatique et responsable.
Deux lignes de gauche s’affrontent-elles dans ce domaine ?
En matière de justice, il n'y a qu'une seule ligne de gauche. Elle est très bien portée par Christiane Taubira. Vouloir caricaturer le débat entre laxistes et sécuritaires, c'est une erreur. Si on sort de la posture, du court terme et de la communication, on est obligé de reconnaître q