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Libération
TRIBUNE

La gauche affranchie

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par Zaki Laïdi, Luc Carvounas, Sénateur du Val-de-Marne maire d' Alfortville et Francis Chouat, maire d' Evry
publié le 21 août 2013 à 19h46

François Hollande veut préparer la France au monde de demain, mettre fin à la dynamique du déclin qui menace notre pays. La voie est étroite. Mais tout porte à penser qu’en revitalisant le message républicain et en assumant son réformisme, la gauche affranchie pourra faire de ce quinquennat une réussite. Quel est l’enjeu ? Il est de protéger la société, de lui permettre de s’adapter à un monde en profonde mutation marquée par une prodigieuse innovation, une obsolescence de plus en plus rapide des savoirs et des inégalités qu’il devient de plus en plus difficile de maîtriser. Mais on ne change pas une société sans lui proposer de récit de ce changement. Or, qu’est-ce qu’un récit sinon la déclinaison d’une identité assumée ?

Regardons les pays d’Europe qui sont parvenus à se réformer. Les Suédois se sentent toujours suédois alors que leur modèle a connu ces vingt dernières années des transformations considérables. Pourquoi la France vit-elle ces changements indispensables sur un mode plus traumatique ? Le fond du problème vient du fait que l’on a été incapable de proposer un récit politique crédible, un récit mêlant la nécessité du changement avec l’impératif de préservation de nos valeurs. Sarkozy a échoué car il voyait le changement au travers d’une vision caporaliste et autoritaire.

Soyons francs. Le récit de la gauche a été lui aussi, pendant longtemps, soit faible soit inadapté. Faible parce qu'il reposait trop souvent sur l'idée de restauration et, donc, de retour au s