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Libération
TRIBUNE

Le modèle de demain n’est pas la croissance d’hier

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par Christian Paul, Denis BAUPIN, Laurence Rossignol, secrétaire national du Parti socialiste. et Barbara Pompili
publié le 21 août 2013 à 19h46

Une croissance de 0,5 % au troisième trimestre 2013. La droite peut toujours chipoter, c’est un résultat positif pour François Hollande et le gouvernement. Mais l’après-crise ne repose pas seulement sur des décimales. C’est en liant sortie de la récession, sérieux du court terme, investissement pour l’avenir et imagination d’un futur inéluctablement écologique, que la courbe de l’optimisme repartira à la hausse. La croissance forte voyage sur la planète, mais semble avoir quitté durablement l’Europe. L’admettre n’est pas renoncer. Il n’y aura pas de saison 2 aux Trente Glorieuses, la croissance d’hier n’étant pas soutenable, elle n’est pas souhaitable. Il nous faut apprendre à vivre dans un nouvel écosystème.

Soyons concrets et efficaces face aux néolibéraux, dont les solutions sont les mêmes : moins de dépenses publiques, moins de recettes fiscales, moins de régulation dans un univers low-cost. L’offensive menée par l’UMP contre le principe de précaution, pour le compte du Medef, des vendeurs de gaz de schiste ou d’OGM et des nucléocrates, témoigne de cette vision archaïque et à court terme du progrès. Comment vivre avec, au plus, un ou deux points de croissance du PIB et contenir le réchauffement à 2 degrés ? Comment traduire les enjeux climatiques, écologiques et démographiques dans l’économie et les créations d’emploi ? Comment redonner de l’espoir à une société déprimée et partager un projet mobilisateur avec les acteurs économiques et sociaux ? Deux réponses, au moins,