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Interview

Manuel Valls: «Moi, je trouve que je n’en fais pas assez»

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Le ministre de l'Intérieur défend sa méthode et ses prises de position qui divisent à gauche.
Manuel Valls le 6 juillet 2012. (Photo Laurent Troude)
publié le 21 août 2013 à 22h26

Ala veille de l’ouverture des universités d’été du Parti socialiste à La Rochelle, Manuel Valls revient sur cette rentrée politique après avoir été mis en cause par les deux ministres écologistes du gouvernement. Il répond à nos questions par téléphone depuis Aurillac.

Quand Pascal Canfin (ministre du Développement) déclare que vous êtes «le ministre de l’ordre qui crée le désordre» et que plusieurs autres de vos collègues - comme Cécile Duflot hier dans Libération - prennent ouvertement leurs distances, vous ne vous dites pas que vous avez loupé votre rentrée politique ?

Je ne suis pas dans l’organisation d’une rentrée, je suis dans l’action autour de ma mission principale : assurer la sécurité des Français, mettre en œuvre les engagements du président de la République. Je ne veux pas rentrer dans une polémique inutile qui part d’une déformation de mes propos lors du séminaire de rentrée.

Pourquoi avoir choisi de poser la question sensible du regroupement familial lors du séminaire de rentrée du gouvernement sur la France de 2025 ?

A la fin du mois de juillet, comme tous les ministres, j'ai adressé au président de la République et au Premier ministre une contribution pour préparer le débat, la discussion, la réflexion sur la France de 2025. Je vous invite à regarder un peu en arrière : depuis un an, sur les questions d'immigration, j'ai commencé par abroger la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers et je n'ai cessé d'apaiser le débat après les outrances des années passées, conformément au souhait du président de la République. J'ai refusé les stigmatisations et fait la promotion de règles transparentes, justes et uniformément appliquées, alors que, souvent, l'arbitraire s'était imposé. La loi s'applique avec fermeté. Si je suis convaincu que l'immigration est une chance pour notre pays, il faut aussi être réaliste : l'immigration doit être organisée, régulée et ceux qui disent le contraire manqueraient de discernem