A deux jours de la rentrée du Front de gauche, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, critique la politique du gouvernement et se démarque de son camarade Mélenchon.
Cet été, votre parti n’a pas lâché l’exécutif. Sur quoi l’attendez-vous ?
Puisqu’il a décidé de préparer la France de 2025, le gouvernement doit rompre avec deux grandes impasses : sa politique d’austérité qui étouffe l’activité ; le dogme de la compétitivité qui ne sert qu’à renforcer les revenus financiers des actionnaires. Si le gouvernement ne s’y attaque pas, son antidéclinisme ne sera que de belles paroles.
Votre visite à l’Elysée avant vos congés ne vous a pas rassuré ?
Le chef de l’Etat reste sur les mêmes rails. La France n’est pas un bouchon au fil de l’eau qui devrait s’adapter aux grands flots de la mondialisation. Nous sommes un grand pays capable de désarmer la finance, relancer notre économie et les services publics. Ces ambitions restent absentes.
L’été a été rythmé par Manuel Valls (lire aussi pages 2 à 5)…
L’été de Manuel Valls a été calamiteux. Que ce soit sur la sécurité, l’islam, la réforme pénale ou le regroupement familial, ses déclarations sont à l’opposé des valeurs de la gauche. Ses propositions sont aussi d’une grande pauvreté. Sur la loi pénale, Christiane Taubira a raison : il faut remettre en cause le tout-prison. C’est un échec qui nourrit la récidive. Et pour développer des peines alternatives, il faut des moyens. Preuve supplémentaire que la politique d’austérité actuelle est un obstacle à une politique de gauche ambitieuse.
Vous êtes loin du ton de Jean-Luc Mélenchon pour qui Valls a été «contaminé» par Le Pen…
Le Front de gauche a un diagnostic partagé sur l’impasse politique gouvernementale et la nécessité de construire une alternative. Mais nous avons des