Manuel Valls divise, Manuel Valls obsède, Manuel Valls dérange. Plus que tous les autres ministres, notamment le Premier, il domine la vie et le discours politiques depuis que la gauche est au pouvoir. Il exploite à fond le pupitre que lui donne son poste, comme d’autres de ses prédécesseurs célèbres et ambitieux, Sarkozy ou Mitterrand, Pasqua ou Defferre.
Encore lundi au séminaire sur 2025, il a porté le fer où ça fait mal, mettant en cause le regroupement familial et s'interrogeant sur la compatibilité entre islam et démocratie. Est-il pour autant «contaminé» par Le Pen, comme l'a expliqué Mélenchon avec son habituelle subtilité ?
Valls défend une certaine idée de la France et de la République avec un amour de la nation d’autant plus grand qu’il est né ailleurs.
Sa conception de l’Etat est ouvertement autoritaire, à la manière de son idole Clemenceau. Ces valeurs sont-elles de gauche, comme semblent le contester nombre de ses petits camarades inquiets de sa popularité ? Elles peuvent et doivent l’être, à condition que ce croisé de l’unité de la République défende tous ceux qui font la France. Les contrôles d’identité qui stigmatisent les jeunes venus de l’immigration ont-ils cessé sous son règne ? Comment inclure les musulmans de France s’ils ne sont vus qu’au prisme du voile ou des menaces sur la sécurité ? Valls répète qu’il n’y a pas à choisir entre l’ordre et les libertés.
C’est juste, mais le ministre a jusqu’à présent montré plus de zèle à défendre l’ordre que l