La France doit choisir. Notre pays ne peut différer plus longtemps sa mue écologique. Les enjeux environnementaux, sociaux et économiques liés au changement de modèle qu’appelle la crise écologique demandent une action résolue. Soit notre pays prend un tournant déterminé vers la transition écologique, soit le statu quo marquera l’aggravation des périls environnementaux, la dégradation accélérée des ressources naturelles, l’amplification de la menace climatique.
Pour répondre à l’urgence que nul ne peut aujourd’hui feindre d’ignorer, les politiques publiques ne peuvent se contenter d’être teintées de vert, elles doivent être réorientées. C’est bien sûr la tâche du ministre de l’Ecologie que de conduire cette mutation majeure, et nous souhaitons plein succès au nouveau titulaire du poste. Mais c’est, de fait, une question d’orientation politique pour tout le gouvernement. Cela demande un changement de culture, une volonté politique forte et le courage de poser un diagnostic lucide sur l’état des forces en présence.
Le changement de culture, en premier lieu. Le compromis social-démocrate classique ne faisait que peu de place à la question environnementale, la tenant pour une question subalterne. C’est que tous les courants issus du mouvement ouvrier, des plus réformistes aux plus critiques étaient marqués par un double héritage : celui du productivisme, et celui de la priorité donnée à la recherche de la croissance.
C’est à ces dogmes dépassés qu’il s’agit de tourner le dos, pour