C'est un ministre roué aux stratégies socialistes qui en fait le constat : «Au PS, il n'y a plus de courant structuré. Chacun gère ses chapelles comme il peut, et personne n'est sûr que les siens n'aillent pas voir ce qui se passe dans l'équipe d'à côté.» Tant que François Hollande dirige la majorité, le jeu du Parti socialiste reste fermé et, depuis le Château, celui qui a porté dix ans la casquette de premier secrétaire suit de près les mouvements au sein de son parti. Les positionnements des uns et des autres ont beau être confus, les responsables - proches de François Hollande ou non - temporisent. Comme tous les ans à La Rochelle (Charente-Maritime), en marge des débats, ateliers et autres plénières de l'université d'été, chaque équipe socialiste va se compter. Les amis de Martine Aubry, «reconstructeurs» du congrès de Reims, le courant Un monde d'avance de Benoît Hamon et leurs ex-camarades de l'aile gauche appelés, depuis le congrès de Toulouse l'an dernier, Maintenant la gauche, ont chacun réservé une salle rochelaise pour leurs élus et militants. Même Ségolène Royal sera là cette année.
Seule l'équipe première, celle composée de vieux briscards hollandais ou de responsables enrôlés depuis le second tour de la primaire, n'a pas organisé son propre rassemblement. L'Elysée n'a pas voulu que le fidèle Stéphane Le Foll passe en revue les troupes. François Hollande a été clair : il y a plusieurs équipes socialistes, mais une seule sélection au pouvoir depuis mai 2