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Sarkommence

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Rewind. Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. Après une campagne droitière et un scrutin serré, le président sortant rempile pour cinq ans.
publié le 23 août 2013 à 19h06

Il est 7 h 30, ce lundi 7 mai, l’Elysée dort encore. Dans les couloirs, des cartons remplis de dossiers et de pochettes de couleur attendent d’être déménagés. Les rares portes ouvertes donnent sur des bureaux déjà vidés. Depuis plusieurs semaines, personne ne se faisait plus illusion. Même les conseillers les plus optimistes savaient qu’il n’y avait plus rien à espérer : Sarkozy serait battu. Et, pour beaucoup de ses collaborateurs, ce n’était pas plus mal. Cette campagne droitière était allée trop loin… beaucoup trop loin. Alors ce matin, bateau ivre ou abandonné, le palais du comte d’Evreux flotte, suspendu à un temps politique incertain. Sans très bien savoir de quel côté va basculer l’histoire. Seuls les huissiers, désœuvrés, sont à leur poste. Plus silencieux que jamais. Comme si la République ne tenait plus qu’au lustre suranné de leur frac et de leur nœud papillon.

La nuit a été terrible. La droite ne pouvait pas espérer un coup de tonnerre sans tempête. Hier soir, il y a eu les deux. Une nuit de confusion extrême qui s’est terminée dans la violence, et avec la mort de deux jeunes : un militant UMP et une fille de 20 ans du Front de gauche. Une petite dizaine de blessés, dont trois très graves. Après quatre heures de scènes extravagantes de guérilla urbaine en plein Paris, le calme est revenu au lever du jour. La France se réveille dans un état de sidération absolue. La gauche est accablée. La droite révoltée.

Tension. A 20 heures,