Ironie de l'histoire, les socialistes, après avoir eu la peau de la taxe carbone, s'apprêtent donc à la remettre sur les rails. Le 29 décembre 2009, saisi par les parlementaires PS sur la loi de finances, le Conseil constitutionnel censurait l'article instaurant une contribution carbone, deux jours avant son entrée en vigueur. La droite alors au pouvoir, qui avait déjà eu tant de mal à la faire accepter, abandonnera vite toute nouvelle mouture.
En promettant jeudi soir à Marseille une contribution énergie-climat, le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, qui, comme député, avait beaucoup participé aux débats du Grenelle de l'environnement en 2007, sait donc qu'il s'engage sur un terrain techniquement complexe et politiquement miné.
Quel est le principe d'une taxe carbone ?
La contribution climat-énergie telle qu'elle avait été présentée lors du Grenelle de l'environnement, vise à orienter les comportements des particuliers et des entreprises, via la fiscalité. En donnant un «signal prix» aux émissions de carbone, elle est censée permettre d'accélérer la transition vers la sobriété énergétique et de faire baisser les émissions de CO2. Avec un prix fixe de la tonne de CO2 émise, les plus gros émetteurs contribuent davantage que les petits. Dans la version votée en 2009 (17 euros la tonne), cela revenait par exemple à une augmentation de 4 centimes par litre de sans plomb.