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Libération
TRIBUNE

Au-delà de la croissance, le convivialisme

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publié le 25 août 2013 à 19h06

Libération a judicieusement consacré les cinq premières pages de son numéro du mardi 13 août au problème qui, de toute évidence, va devenir la question centrale des prochaines décennies : «Comment faire sans croissance ?» On ne peut que se réjouir que cette question se trouve ainsi formulée, sans fards et, du coup, introduite dans le débat public, alors que la classe politique, toutes tendances confondues, se révèle incapable de l'affronter et d'imaginer autre chose que des formules magiques variées pour tenter de faire revenir la croissance disparue comme si elle était l'unique remède concevable à tous nos maux. Mais on doit aussi regretter que ce débat, si crucial, ne soit abordé qu'avec trop de timidité et guère saisi dans toute son ampleur. «En devenant structurelle, la croissance zéro pourrait impliquer des changements radicaux dans la société française», explique la première page de Libération. Mais ce n'est pas seulement la société française qui est concernée, c'est l'ensemble de la planète ! Et ce n'est pas tant un problème de politique économique qui est posé - même s'il se pose également - qu'un problème de philosophie politique. Résumons-le brutalement : serons-nous encore partisans de la démocratie, la désirerons-nous pour elle-même, si elle cesse d'être associée aux forts taux de croissance de l'après -Seconde Guerre mondiale et à une perspective d'enrichissement matériel toujours plus important pour chacun d'entre-nous et pour nos enf