Menu
Libération
Interview

Royal: «Faire consommer autrement avant de punir par les taxes»

Article réservé aux abonnés
Pour Ségolène Royal, ni la reprise ni la transition écologique ne doivent passer par l’impôt :
publié le 25 août 2013 à 22h26
(mis à jour le 26 août 2013 à 8h22)

Présidente PS de la région Poitou-Charentes et vice-présidente de la Banque publique d’investissement (BPI), Ségolène Royal met en garde le gouvernement contre l’écologie punitive par l’impôt et se dit défavorable à une hausse de la CSG pour financer les retraites.

Cette rentrée débute sur la question fiscale. Diriez-vous, comme Pierre Moscovici, qu’il y a un «ras-le-bol» sur le sujet ?

Il ne faudrait pas augmenter les impôts car nous connaissons un début de reprise - fragile - de la croissance. Ce serait un signal très négatif venant décourager l’esprit d’entreprise ou les perspectives de salariés désireux d’obtenir des augmentations de salaire. Une hausse des prélèvements aurait un effet mécanique sur le pouvoir d’achat mais aussi des effets psychologiques néfastes. Je peux me permettre d’affirmer cela car, à la tête de ma région, je n’ai pas augmenté les impôts depuis neuf ans et chaque dépense nouvelle est financée par une économie.

Est-ce une faute de ce gouvernement d’annoncer la création d’une contribution climat-énergie ?

L’écologie, c’est d’abord de l’innovation : comment produire sans détruire. Et elle ne doit pas être traitée sous l’angle punitif par des impôts. Je trouve étrange cette annonce sans la présentation d’un dispositif précis. On a tous les inconvénients ! Si c’est une baisse d’impôts pour encourager les comportements et la consommation de produits non polluants, là oui. Exemple : nous pourrions baisser la TVA sur les voitures électriques. Pour réussir la transition énergétique, il faut offrir la liberté de choix au consommateur. Bien sûr qu’il faut appliquer le principe du pollueur-payeur. Mais si c’est sur des particuliers qui n’ont pas de liberté de choix, c’est cont