La direction communiste l'assure, elle est tombée de sa chaise lundi soir en apprenant la candidature du député PS Mathieu Hanotin à la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la principale municipalité communiste d'Ile-de-France. Face au maire sortant, Didier Paillard. Dimanche à La Rochelle, Jean-Marc Ayrault, «chef de la majorité», avait pourtant appelé fermement à l'unité municipale de la gauche. Porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles a fait part de son incompréhension : «Nationalement, on dit : pas de divisions. Et dès le lendemain à Saint-Denis, Hanotin dit : pas de rassemblement. Quelle est la cohérence ?»
«Factice». Interrogé par Libération, Hanotin, aussi vice-président du conseil général à 35 ans - poste qu'il abandonnera s'il enlève la mairie -, assure être «raccord avec le discours du Premier ministre sur l'union contre la droite». Il martèle qu'à Saint-Denis «la droite et l'extrême droite ont pesé moins de 20% à la présidentielle». Et s'il jure qu'il ne s'agit pas d'une «agression frontale contre les communistes, avec lesquels [il] partage beaucoup de valeurs», Hanotin - qui appartient au courant Hamon de l'aile gauche du PS - exclut toute union avec le maire sortant, lui-même déjà en campagne : «Il y a une page à tourner. Se ranger de manière factice derrière les communistes poserait une question démocratique car ça tuerait l'utilité même de l'élection.» Une