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Libération
EDITORIAL

Courant

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publié le 28 août 2013 à 22h46

Greenpeace les appelle les «Parrains». Les vrais patrons du nucléaire français. Des industriels mais aussi des élus de droite comme de gauche, dont certains sont devenus ministres. En collaboration avec l'ONG qui a déjà enquêté sur le saint patron de la filière, l'intouchable Henri Proglio, et ses apôtres les X-Mines, Libération a choisi ce matin de s'intéresser à ces députés et sénateurs, surnommés les «apparentés EDF». Un sobriquet qui dit tout sur les liaisons dangereuses de ces élus avec l'électricien et les autres partenaires de la filière, comme Areva.

Tous ont dans leur circonscription des centrales, des unités de retraitement ou des usines liées au nucléaire et grandes pourvoyeuses d’emplois et de juteux impôts locaux. Une carte électorale qui recoupe la carte de l’atome en France.

Que le courant passe si bien entre ces trente élus et EDF ou Areva n’aurait rien de scandaleux si les intérêts de ces géants industriels se confondaient avec ceux de la France. Défendre les emplois en Saône-et-Loire ou dans la Manche est un combat certes juste mais Greenpeace accuse ces parrains d’être les vrais décideurs de la politique énergétique française.

Ils monopolisent les commissions parlementaires, rédigent les rapports du Sénat et de l’Assemblée et sont devenus des experts hégémoniques de l’énergie au sein de leur parti. Une confusion des rôles qui empêche une véritable réflexion sur la transition énergétique ou le recours aux ressources renouvelables. Autant de dangereux