Ancienne ministre de l'Ecologie, Delphine Batho a été débarquée début juillet pour avoir critiqué les arbitrages de Matignon sur son budget. Elle a ensuite dénoncé des «forces opposées au changement» qui auraient obtenu sa tête.
Comme ministre de l’Ecologie, vous avez côtoyé les lobbys. Leurs méthodes vous ont-elles choquée ?
Disons qu’avec les lobbys organisés, au moins il est possible d’avoir une discussion franche. Ce que je dénonce, ce sont ceux qui agissent dans l’ombre. J’ai découvert certaines mœurs en vigueur dans les coulisses du pouvoir. Beaucoup de mauvaises habitudes ont été prises sous Sarkozy où certains patrons décidaient à la place des ministres. Il faut une volonté de fer pour faire changer ces comportements.
Par exemple ?
C’est sur Matignon que se concentre le poids des lobbys. Un certain nombre de patrons viennent se plaindre de tel ou tel ministre. Le rôle du Premier ministre doit être de défendre ses ministres.
Et ça n’a pas été votre cas ?
Je ne suis pas dans la théorie du complot. Mais il est clair que le niveau d'ambition que je fixais pour la transition énergétique dérangeait. Le patron d'une entreprise qui fabrique les tubes en acier qui servent à la fracturation hydraulique et aux centrales nucléaires [Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec et mari de Sylvie Hubac, actuelle directrice de cabinet de François Hollande, ndlr] a dit dans nombre de dîners que j'allais être marginalisée… Qu'un chef d'entreprise puisse se prévaloir de la mise à l'écart d'un ministre de la République, c'est grave, non ?
Avez-vous d’autres exemples ?
J’ai été surprise, un jour où je me rendais dans une radio, de r