Boris Boillon, l’ancien conseiller Maghreb-Moyen-Orient de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, débarqué l’an dernier par François Hollande de son poste d’ambassadeur de France en Tunisie, a été attrapé la main dans le sac par les douanes, alors qu’il convoyait une petite fortune en liquide vers la Belgique.
Gare du Nord, le 31 juillet à 16 h 30, Boris Boillon s’apprête, selon les révélations de Mediapart, à monter dans le Thalys pour Bruxelles. Incognito, en jean et polo. Contrôle des passagers : les douanes lui demandent s’il transporte des devises. Il nie. Fouille. Son bagage recèle 350 000 euros et 40 000 dollars en cash.
Micmacs. Cet éminent voyageur qui n'ignore rien de la loi sur les transferts de fonds en Europe - limités à 10 000 euros sans déclaration préalable -, n'a étrangement emporté avec lui ni papier d'identité ni téléphone portable. Mais il possède en revanche trois cartes bancaires à son nom. «Avisé de ce manquement aux obligations déclaratives», le parquet de Paris, intrigué par ces micmacs d'argent liquide, a saisi le service national de douane judiciaire (SNDJ) d'une enquête préliminaire pour en «déterminer la provenance».
Dans son procès-verbal d'audition cité par Mediapart, Boris Boillon assure que ces liasses proviennent de ses «prestations» de consultant pour «des sociétés irakiennnes». «En l'absence de système bancaire développé en Irak, ces entreprises m'ont réglé à Paris en numéra