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Libération
Décryptage

La réforme pénale entre-ouvre les portes de la prison

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La garde des Sceaux, Christiane Taubira, confirme un tournant à gauche avec la fin des peines planchers, des sorties sèches et l’instauration de peines de probation.
publié le 30 août 2013 à 22h16
(mis à jour le 31 août 2013 à 12h54)

Cette fois-ci, Nicolas Sarkozy semble définitivement remisé au placard. En rendant, vendredi matin, les derniers arbitrages du texte sur la réforme pénale, François Hollande a enfin pris le virage à gauche que beaucoup attendaient de lui sur le plan judiciaire. «Mon seul objectif, a martelé le Président dans un entretien accordé vendredi au Monde, c'est la sécurité de nos concitoyens et l'efficacité de la réponse pénale.» Et au-delà d'une victoire politique de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, sur son rival de l'Intérieur, Manuel Valls (lire ci-contre), ce texte doit d'abord être vu comme un gage de confiance à l'égard d'une magistrature essorée par dix années de brutalité droitière et par un manque vertigineux de moyens.

Seule interrogation à ce jour : la date d’examen du projet de loi au Parlement. Si celle-ci intervient après les municipales de mars 2014, certains aspects de la réforme ne pourraient entrer en vigueur qu’en toute fin de quinquennat…

Les peines planchers supprimées

C'est assurément la mesure emblématique de cette réforme pénale. C'est aussi une promesse de campagne tenue par François Hollande, lui qui s'était lancé, en février 2012 au théâtre Dejazet à Paris, dans une ode vibrante à la suppression des peines planchers. En rendant cet arbitrage, le Président sait pertinemment qu'il ravit les syndicats de magistrats autant qu'il braque ceux de la police. Jusqu'ici, François