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reportage

Foudre élyséenne sur Saint-Privat, son maire, ses casseroles

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Révoqué en Conseil des ministres, Jean-Paul Goudou, par ailleurs entrepreneur immobilier, réfute ses condamnations, et tandis que l’omerta règne sur le village, il compte briguer un nouveau mandat.
Jean-Paul Goudou, le 28 août, devant la mairie de Saint-Privat, village au pied des contreforts du Larzac. (Photos Gilles Favier. Vu)
publié le 2 septembre 2013 à 23h36

Le 23 août, un village lové au pied des contreforts du Larzac s'est invité au Conseil des ministres, dans les parapheurs de François Hollande, de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls. Les trois têtes de l'exécutif ont révoqué, par décret, Jean-Paul Goudou, maire de Saint-Privat, commune de 406 habitants de l'Hérault. Procédure rarissime depuis les lois de décentralisation de 1982 dont seuls ont écopé le fameux Gérard Dalongeville (ex-PS) à Hénin-Beaumont (condamné à quatre ans de prison dont trois ferme le 19 août) ou encore un maire d'une commune de Mayotte, confetti français de l'océan Indien. Dans un récent entretien au Monde, François Hollande pointait avec gravité ces «outrances, complaisances, défaillances du système politique» qui délitent la société. Nous y voilà. Dans l'exposé des motifs de révocation, le Journal officiel de la République française (JORF) évoque des «agissements» de Jean-Paul Goudou «qui le privent de l'autorité morale nécessaire à l'exercice de ses fonctions de maire». Un peu plus haut, il est fait état de deux condamnations (mars 2013) avec, pour l'une, une peine d'emprisonnement de six mois et 30 000 euros d'amende «pour faux et usage de faux dans un document administratif» et pour l'autre «un emprisonnement délictuel d'un an pour escroquerie», assorti de 100 000 euros d'amende. Et en bonus «à titre de peine complémentaire», Monsieur le maire - qui a fait appel de se