Une image pour l’Histoire. Les présidents français et allemand main dans la main, entourant et soutenant Robert Hébras, l’un des derniers rescapés du massacre d’Oradour-sur-Glane, vacillant d’émotion lors du moment de recueillement dans l’église où furent tués et brûlés les femmes et les enfants de ce village de Haute-Vienne. Pour la première visite, hier, d’un chef de l’Etat allemand dans le village martyr où 642 personnes périrent le 10 juin 1944, solennité et recueillement étaient de mise. L’image des deux présidents renvoie à celle de Helmut Kohl et François Mitterrand, en 1984, lors des cérémonies commémorant Verdun.
Indicible. Devant l'autel, les visages de François Hollande et Joachim Gauck sont fermés et graves. Face à l'indicible, les deux hommes se prennent alors discrètement la main. Poursuivant leur visite dans les ruines à l'ombre des arbres centenaires, les deux chefs d'Etat se rendent jusqu'au cimetière pour déposer une gerbe devant le monument en hommage aux victimes. Deuxième moment fort de la cérémonie : après la signature du livre d'or, les deux hommes se prennent dans les bras avant d'aller remercier Robert Hébras et de l'enlacer.
Autant de gestes forts qui marquent une nouvelle étape dans la longue histoire de la réconciliation franco-allemande. Une visite «exceptionnelle», là où Paul Eluard a dit : «Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure : ils n'épargnèrent pas les