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Libération

Mondialisation : la créativité à tous les coûts

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publié le 5 septembre 2013 à 22h16

C'est le premier d'une bordée d'ouvrages consacrés au casse-tête de la mondialisation signés de politiques ou d'experts (Arnaud Montebourg, François Lenglet, Dominique Strauss-Kahn) à paraître dans les prochaines semaines. Et il y a fort à parier que cet essai, La France contre-attaque : ces entreprises qui inventent le millénaire, est in fine le plus en phase avec les orientations économiques, keynésiennes et volontaristes qui furent celles du candidat Hollande à l'Elysée. La dédicace que ses deux auteures, Karine Berger et Valérie Rabault, ont adressée au président de la République en dit d'ailleurs long sur leur inspiration : «La contre-attaque rejoint le rêve français», celui-là même que François Hollande avait imprimé noir sur blanc un an avant l'élection suprême.

L'allégeance pourtant n'est qu'apparente. Car un an après le débat sur la compétitivité et l'octroi de 20 milliards d'euros de crédit d'impôt (CICE) aux entreprises, la realpolitik a repris ses droits au point que le patron du Medef, Pierre Gattaz, a pu il y a une semaine se plaindre d'un «surcroît de charges de 100 milliards d'euros sur le coût du travail et les entreprises» sans s'attirer les lazzis d'un gouvernement apparemment convaincu de la nécessité de ménager le patronat en ces temps de crise. C'est donc un peu seules dans l'univers socialiste, que Berger et Rabault dénoncent «un faux débat». «Le coût du travail n'est pas une question fondamentale dans la batail