A six mois des municipales, l’appel au «pacte national» contre le trafic de drogue à Marseille lancé jeudi soir par Manuel Valls après un quinzième mort dans un règlement de comptes, est une arme à double tranchant. En voulant rassembler l’ensemble des élus de la deuxième ville de France et sortir de la surenchère et des invectives qui ont pollué le débat ces dernières semaines, le ministre de l’Intérieur et le sénateur-maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, s’obligent à afficher très vite des résultats tangibles. Faute de quoi le seul bénéficiaire de cet élan œcuménique pourrait être le Front national et son leader marseillais, Stéphane Ravier.
Zizanie. Crédité de 25% des intentions de vote dans un sondage Ifop-UMP publié début juillet, le parti lepéniste n'est certes pas en position de rafler la deuxième ville de France en mars. Il semble en revanche en mesure d'envoyer au conseil municipal suffisamment d'élus (entre 8 et 12 selon les projections) pour priver de majorité aussi bien l'UMP que le Parti socialiste. Dans cette configuration, «la ville serait ingouvernable», prévient Eugène Caselli, président (PS) de la communauté urbaine de Marseille - institution qu'il cogère avec la droite depuis 2008, faute justement d'une majorité suffisante, avec seulement un siège d'avance sur l'UMP.
Et c'est bien parce que, à l'unisson de ses camarades socialistes, il «mesure le risque FN» à l'approche des municipales que Case