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Libération

Beauvau et «le Figaro» se tirent dans les stats

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Délinquance. Le ministère de l’Intérieur démonte l’interprétation des chiffres par le quotidien.
publié le 10 septembre 2013 à 20h46

Un titre accrocheur («Insécurité : l'alerte rouge») et une carte de France qui montre que la violence est à la hausse dans quasiment tous les départements… Le Figaro a tapé dur, hier matin, en dénonçant des indicateurs de la délinquance qui «virent à l'écarlate» depuis que la gauche est au pouvoir. Et, en réponse, c'est le ministère de l'Intérieur qui a vu rouge, en dégainant immédiatement un communiqué dénonçant la «tromperie» du quotidien.

Non sans raison. Les chiffres que met en avant le Figaro correspondent aux hausses des faits de délinquance constatés entre août 2012 et juillet 2013 par rapport à la période entre août 2011 et juillet 2012. Si l'on se borne aux chiffres bruts, on constate bien une augmentation des atteintes à l'intégrité physique (+2,9%), aux biens (+3,5%) ou des infractions économiques et financières (+5,9%). Le problème, c'est que le Figaro passe sous silence un fait notable qui explique, et nuance, en partie cette hausse de façade : en janvier 2012, la mesure de la délinquance a connu une rupture majeure avec la mise en place d'un nouvel outil d'enregistrement dans les «zones gendarmerie». Un changement qui a affolé les statistiques.

Pour l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), cette modification a tiré les stats à la hausse, empêchant toute comparaison pertinente par rapport à la période antérieure. En conséquence, l’ONDRP refuse depuis novembre 2012 d’agréger les chiffres