Au mois de juin s'est jouée devant le tribunal correctionnel de Paris une fausse première de ce que pourrait être une class-action (recours collectif) contre les discriminations. Fausse car, le recours collectif n'existant pas en droit français, les avocats des treize plaignants qui attaquaient l'Etat pour avoir subi des contrôles de police qu'ils estimaient «au faciès» ont fait «comme si», refusant de plaider séparément leurs dossiers. Et demandant en somme au juge de se prononcer non pas sur des cas de discriminations individuelles, mais sur un dispositif policier producteur, selon eux, de discriminations.
La justice avait exceptionnellement joué le jeu en acceptant le principe d’une audience unique même si, en réalité, ce sont bien treize assignations qui avaient été formulées et treize jugements qui seront rendus dans les semaines à venir. De class-action, il n’y avait donc là qu’une simulation bricolée dans une optique militante. Mais cela a eu le mérite de relancer ce sujet, sur lequel François Hollande s’était engagé lors de sa campagne. Avant que l’idée ne s’éparpille et se dilue dans le gouvernement. Ainsi, Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, aurait aimé que le principe soit intégré dans la loi sur la consommation. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, qu’on se concentre spécifiquement sur les discriminations hommes-femmes en matière prud’homales. Et Christiane Taubira, qu’on définisse des possibilités de recou