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Interview

Yannick Jadot : «Le gouvernement fait du renoncement durable»

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Yannick Jadot, député européen Europe-Ecologie - les Verts.
Le député européen Europe-Ecologie - les Verts Yannick Jadot. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 11 septembre 2013 à 21h36

Eurodéputé Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) Yannick Jadot a participé aux travaux du «comité pour la fiscalité écologique».

Il n’y aura pas de hausse du diesel en 2014. C’est un revers important ?

C’est un très mauvais signal. Quand on est dans une situation où le diesel est responsable de 16 000 morts par an et que les automobilistes sont piégés dans des factures de carburants très élevées, ne rien faire est totalement irresponsable. Tant du point de vue de la santé que de l’environnement et du pouvoir d’achat. Mais aussi de la mutation indispensable de l’industrie automobile.

Du point de vue politique, n’est-ce pas habile à l’approche des élections municipales ?

Le pire, pour les Français, c’est le sentiment d’impuissance politique, qu’on les laisse dans le statu quo avec un gouvernement qui n’agit pas. On a fait des propositions, avec les syndicats et avec les consommateurs, pour faire en sorte que la fiscalité permette de sortir les automobilistes du piège du diesel.

Avec des mécanismes de compensation pour les ménages modestes ?

Le prix du diesel peut varier par an de 15 à 20 centimes à cause des fluctuations. Ce que nous proposions, c’est d’augmenter tous les ans de 2 centimes la fiscalité diesel pour la faire converger vers celle de l’essence, comme c’est de plus en plus le cas en Europe et aux Etats-Unis, puis d’utiliser ces recettes pour aider - avec plusieurs milliers d’euros - les automobilistes aux revenus modestes à s’acheter une voiture plus sobre. J’aurais préféré un gouvernement qui fasse de la pédagogie de la réforme et change les choses. Là, le gouvernement ne fait pas du développement durable mais du renoncement durable.

Un début de fiscalité verte est tout de même prévu…

On nous dit qu’on va acter le principe d’une introduction d