Dans le dossier Karachi, les juges ont maintenant décidé de pousser les grilles de l'hôtel Matignon du temps d'Edouard Balladur. Hier, les magistrats en charge de l'enquête sur le financement de sa campagne de 1995 ont mis en examen pour «détournements de fonds publics» Pierre Mongin, son ancien chef de cabinet (aujourd'hui patron de la RATP) et pour «complicité» Nicolas Bazire, son ex-directeur de cabinet puis directeur de la campagne (aujourd'hui dirigeant de LVMH).
Manne. Les juges, qui tentent de déterminer l'origine des 10 millions de francs en cash déposés sur les comptes de campagne de Balladur au lendemain de sa défaite, explorent maintenant la piste des fonds secrets. En clair, ils soupçonnent Mongin et Bazire d'avoir utilisé cette manne de liquide (dont la circulation était légale jusqu'en 2001 dans les ministères) pour approvisionner les comptes de leur candidat.
«Pierre Mongin, dont la probité personnelle n'est pas mise en cause, conteste cette mise en examen infondée et illégale», a réagi à la sortie du pôle financier son avocat, Me Baratelli, qui a également déclaré qu'il demanderait l'annulation de cette mise en examen. Ce dernier conteste les accusations de René Galy-Dejean, ex-trésorier de la campagne de Balladur, qui avait pointé du doigt l'actuel patron de la RATP. Entendu en décembre 2012, ce dernier avait expliqué aux magistrats que Mongin lui avait remis 3 millions en liquide :