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enquête

Le FN arrive en ville

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Fini le lepénisme réservé aux scrutins nationaux : c’est à l’échelon local que le parti frontiste entend désormais se développer, tissant un réseau d’élus de terrain. Premier cas pratique : les municipales 2014.
Marine Le Pen en campagne à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), lors des élections législatives de 2012, avec Steeve Briois. (Photo Olivier Touron.)
publié le 12 septembre 2013 à 20h51

Un peu partout, ils montent au front. Des petits soldats du FN vont vendre du Marine Le Pen dans les cantons et les communes : les municipales de mars approchent et le parti frontiste passe à l’offensive. Et il assume, dans les petites villes comme dans les grandes, une stratégie de conquête nouvelle.

Jean-Marie Le Pen méprisait ces scrutins locaux considérés comme subalternes et dédiait son énergie aux échéances nationales. Sa fille, elle, en a fait le pivot d’un travail d’implantation sur tout le territoire. Cet appétit nouveau accompagne une réorganisation de son parti, mis en ordre de bataille et ravalé.

«Habile». Ce Front national, lancé dans le storytelling de sa dédiabolisation demeure difficile à contrer. C'est «une nouvelle extrême droite plus avenante, plus habile et plus présentable», a analysé Jean-Marc Ayrault lors de l'université du PS à La Rochelle. Grimé, gesticulant sous un vernis social et démocratique, le parti d'extrême droite a modifié ses discours, pas ses fondamentaux. Il conserve le même programme avec comme socle la préférence nationale (rebaptisée «priorité nationale»), la réforme du code de la nationalité ou le rejet de l'immigration. Mais il ratisse de plus en plus large. L'Ifop a ainsi recensé 77 communes de plus de 4 000 habitants où le FN a franchi la barre des 40% au second tour des législatives. Treize d'entre elles dépassent les 20 000 habitants comme Hénin-Beaumont, Istres, Aubagne, Fréj