Elsa Di Meo, 31 ans, candidate du Parti socialiste pour les municipales à Fréjus (Var) et secrétaire nationale aux adhésions, appartient à la génération marquée par le 21 avril 2002 et est donc particulièrement attentive à la menace frontiste. Confrontée sur le terrain aux «militants FN qui viennent faire la com de Marine Le Pen», elle décrypte leur stratégie et esquisse des pistes de riposte.
Comment voyez-vous se déployer le Front national à Fréjus et dans le Var ?
Depuis plusieurs semaines, on se rend compte que leur organisation a pour vocation de construire un appareil politique composé d'élus. C'est une logique organisationnelle, pour structurer les cadres du FN dans le Var. Et cela semble plus important pour eux que les enjeux locaux. Au début, ils ont dit qu'on allait voir ce qu'on allait voir : ils ont parlé de «villes cibles». Ici, dans le Var, il y en avait une vingtaine. C'était comme un tableau de chasse. Mais depuis, ils ont revu leurs ambitions à la baisse. On n'entend plus parler de villes symboliques, censées être des laboratoires. Aujourd'hui, les cadres du parti sont mobilisés sur autre chose, un échelon plus large et plus global, notamment celui des communautés d'agglomérations.
Quels sont leurs thèmes de campagne ?
Leurs thématiques sont nationales. Ce sont celles de Marine Le Pen. On ne sent pas d’ancrage local, pas de projet municipal. Ils ne parlent pas de la gestion des centres sociaux, des logements, du quotidien, des finances publiques… Ce n’est pas un parti qui apporte des réponses sur la politique locale. Ils travaillent à avoir des permanen