Le rendez-vous avait été pris depuis de longues semaines. Ce vendredi à 13 heures, sur l'agenda de Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, était inscrit un déjeuner avec un petit groupe de journalistes. Juste deux jours après sa vraie fausse annonce sur le diesel et le splendide pataquès politique qui en découla. «La veille, j'ai pensé annuler, reconnaît Martin. Et puis je me suis dit que cela ne me ressemble pas. Cela n'aurait pas été très courageux.» Martin a son style à lui. Tout en autodérision et fausse modestie.
La première gaffe qu'il reconnaît en rigolant l'a profondément meurtri, car il la considère encore aujourd'hui comme injuste. A l'université d'été du Parti socialiste de La Rochelle, ses collègues ministres n'avaient pas apprécié de se retrouver devant le fait accompli de son annonce d'une contribution climat-énergie, faite la veille à l'université d'été d'Europe Ecologie-les Verts. Il pense pourtant avoir respecté la feuille de route de Matignon. Mais il concède qu'en plein débat sur le ras-le-bol fiscal, il aurait dû «parler de verdissement de notre fiscalité».
La deuxième gaffe est plus douloureuse. «Quand j'étais député, je pestais contre les couacs du gouvernement, confie-t-il. Alors aujourd'hui je suis peiné et en colère.» Mercredi, donc à midi, Martin tient sa conférence de presse. A une question sur une possible évolution de la fiscalité sur le diesel, il laisse entendre, qu'il n'y aura pas de mou