S'il ne craignait d'être mal compris, Julien Bayou décrirait la crise - ce puissant agent sclérosant qui borne l'imagination et altère le volontarisme - comme une «opportunité de tout repenser». Et quand la crise est celle «du diesel qui fait tant de morts», il s'en félicite, tout en soulignant que la difficulté réside moins dans le constat que dans la capacité des pouvoirs publics à gérer ce type de «transition nécessaire».
Ancien de l'équipe de campagne d'Eva Joly, dont il reste proche, le protéiforme Bayou vient de lancer avec quelques camarades la Nouvelle Ecole écologiste, qui se pose en «action tank». Parce qu'au-delà du «penser» des think tanks c'est le «faire» qui obsède ce trentenaire, représentant multi-engagé d'une génération «qui n'a pas connu autre chose que la crise, un mot inventé par les baby-boomers». Biberonné aux collectifs - Génération précaire (stagiaires), Jeudi noir (mal-logement), mais aussi Sauvons les riches et la France qui se lève tôt -, ce conseiller régional EE-LV d'Ile-de-France fait partie des (rares) politiques qui n'en sont pas vraiment. Elu depuis 2010, il a mis deux pieds dans la politique tout en gardant deux pieds dehors. Pour «rendre compte […] des différentes facettes d'un même engagement» au sein des institutions et de la société civile militante, il a ouvert le blog «On fait comme on a dit».
Brossant le hollandisme en «conservatisme à visage jovial», l'action tank se projet