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Et malgré tout : vive l’impôt !

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Événementsdossier
publié le 16 septembre 2013 à 18h06

Je m’y voyais déjà. J’allais pousser un cri libérateur et fracassant, réhabilitant l’impôt. J’allais faire rendre gorge aux pleurnicheurs du troisième tiers, dénicher les Jacquouille la fripouille derrière les postures antigabelles des Jacquou le croquant, sermonner ces rapiats aux poches emplies d’oursins sauf quand il s’agit de s’offrir le dernier Samsung Galaxy.

J'allais bramer «Vive l'impôt !» et cela perforerait le tympan des «persécutés» de Bercy, petits patrons, professions libérales, commerçants déclinants que le Point vénère comme les premiers des matraqués, les derniers des révoltés.

Un peu comme dans le Tambour, mon cri venu de l'intérieur fissurerait le cristal du «ras-le-bol fiscal» et remettrait un peu de plomb social dans le cervelet libéral de Mosco. Ma gueulante solitaire disperserait les cendres des renoncements hollandais et ferait renaître le phénix de la gauche partageuse.

J’allais hurler «Vive l’impôt !», réhabiliter Bernard Arnault revenu à de meilleurs sentiments envers la cause et la caisse commune. J’allais embrocher le gros Gégé, fourgueur de sangliers à ses amis les Belges et roi du bras d’honneur à son cher et vieux pays. Et je n’aurais garde d’oublier une petite vacherie à l’intention de Johnny H., éternel satellisé qui ne sait plus trop où il cotise, mais le moins possible en France.

J’allais relancer ma grande croisade médiocrement suivie, intitulée «à poil les patrimoines», afin que tout un chacun, et pas seulement les