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enquête

La droite à l’école buissonienne

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Du pain au chocolat de Copé au «sectarisme» de Fillon, Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Sarkozy, continue d’irriguer l’UMP.
publié le 16 septembre 2013 à 21h16

Face au FN, on n'a pas tout essayé. Telle est la conviction de François Fillon, hanté comme bien d'autres avant lui par la question qui taraude la droite depuis plus de trente ans : comment ramener au bercail les électeurs qui s'égarent à l'extrême droite ? Au-delà de la tempête déclenchée par la sortie de l'ancien Premier ministre sur ces élus FN qui seraient parfois «moins sectaires que des socialistes», on assiste depuis l'automne 2012 à une droitisation de ceux qui, à l'UMP, nourrissent des prétentions présidentielles. La radicalité du discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Grenoble en 2010 a manifestement contribué à désinhiber des leaders conservateurs, jusque-là attentifs à ne pas mordre la ligne qui sépare les républicains des autres. Bien sûr, certains, comme Alain Juppé, prennent leurs distances face à l'emballement des mots. Mais Jean-Pierre Raffarin et ses amis «humanistes» paraissent désormais bien seuls avec leurs critiques de la dernière campagne de Nicolas Sarkozy.

A l’automne 2012, lors du congrès de l’UMP, le score que s’était arrogé la motion de la Droite forte, son courant le plus dur, avait déjà montré que nombre de militants approuvaient la dérive droitière. Contre le communautarisme et l’assistanat, pour les frontières et l’ordre moral : les combats chers à Patrick Buisson, ex-conseiller néo-maurassien de Sarkozy, sont, un an plus tard, plus que jamais à l’ordre du jour.

Chacun à leur manière, les leaders de l’UMP musclent donc leur discours. «