Ne plus pouvoir être sénateur-maire ? Pour les sénateurs radicaux de gauche, cela confine à l'hérésie. Pas question de voter le projet de loi interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur - dont l'examen commence demain -, a averti Jean-Michel Baylet, leur chef de file. «Si le Sénat, appelé le Haut Conseil des communes de France, ne compte plus aucun maire, il n'aura plus aucun sens», dénonce l'ex-candidat à la primaire présidentielle de 2011 (1% des voix). «Il faut bien que les petits partis cumulent un peu. Cette réforme et très mal faite et risque d'ouvrir la porte au FN. Ça va chauffer», s'étrangle un proche.
La gauche n'ayant qu'une majorité de 3 voix au Sénat, les 18 du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), où les radicaux sont majoritaires, seront décisives. Ce matin, ses leaders - Jean-Michel Baylet, Jean-Pierre Chevènement et Robert Hue - organisent une conférence de presse pour tirer à boulets rouges sur le texte porté par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. «RDSE, c'est quand même le groupe où il y a le plus de cumulards, ironise André Gattolin, sénateur EE-LV. Pour les radicaux, la question du non-cumul est encore plus sensible que la taxe diesel pour nous.»
Si les écologistes et les communistes voteront la loi, le PS aussi est divisé : Jean-Pierre Bel, président du Sénat, est favorable à un «bicamérisme rénové», mais pas le sénateur-maire de Dij