Il y a un an, pour vendre son budget 2013, Jean-Marc Ayrault s'était pris les pieds dans le tapis. Sur recommandation insistante de l'Elysée, le Premier ministre déclarait un peu vite que «neuf Français sur dix» ne seraient pas concernés par les futures hausses d'impôt. Partiellement vrai mais médiatiquement invendable, l'argumentaire présidentiel, raillé par la droite, lui reviendra comme un boomerang. Un an plus tard, rien n'a vraiment changé. Après le feuilleton sur la fiscalité écologique et les non-dits de la réforme des retraites, le couple Hollande-Ayrault vient de s'offrir de nouveau un splendide bogue en matière de communication budgétaire. Le deuxième s'autorisant à corriger le premier. Comme une revanche qui ne voudrait surtout pas dire son nom.
La «pause fiscale» promise par le chef de l'Etat pour l'an prochain ne sera «effective» qu'en 2015, a explicité le Premier ministre dans une interview à Metronews. «Ayrault, il est clair dans sa ligne économique et fiscale depuis le CICE [crédit d'impôt compétitivité pour les entreprises, ndlr] et l'arbitrage Florange mais vous connaissez l'appétit de Hollande sur les questions fiscales», se désolait hier à l'heure du déjeuner un poids lourd du gouvernement, guère réputé pour son acidité à l'égard du chef de l'Etat. O