Dans son entourage, on le dit effondré. Depuis sa mise en examen pour détournements de fonds publics dans le dossier Karachi, le 12 septembre, le patron de la RATP et son avocat, Olivier Baratelli, examinent les recours possibles pour l'effacer et vont même déposer une requête en annulation. Car Pierre Mongin le jure : il est innocent et n'a jamais pris part de près ou de loin au financement de la campagne de Balladur de 1995. Lors de son audition devant les juges, que Libération a pu consulter, ce haut fonctionnaire a même déclaré : «Une mise en examen dans ce dossier s'apparente à une mort professionnelle.» Le lendemain, il a pourtant été maintenu dans ses fonctions à la tête de la RATP.
«Théorie». Que reprochent exactement Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire à Pierre Mongin, ex-chef de cabinet de Balladur à Matignon ? Pas d'avoir trempé dans le système des rétrocommissions versées en marge de gros contrats d'armement et qui auraient pu servir à financer la campagne. Les juges l'ont entendu dans le «volet fonds secrets», et soupçonnent le haut fonctionnaire d'avoir remis une partie de ce liquide, qui circulait légalement dans les ministères jusqu'en 2001, pour combler les déficits des comptes de campagne du candidat après sa défaite en avril 1995. «Je peux vous affirmer que je n'ai jamais remis d'argent en vue de financer la campagne de Balladur»,soutient Mongin, qui, au titre d'ex-chef de cabinet, distribua