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Billet

Cumul des mandats : la faute du Sénat

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publié le 19 septembre 2013 à 9h48
(mis à jour le 19 septembre 2013 à 11h14)

Ils les cumulent ! Les sénateurs se sont montrés cette nuit à la hauteur de leur réputation, voire de leur caricature. En refusant par une claire majorité de mettre fin au cumul des mandats, la Chambre dite «haute» a formulé précisément sa définition de la politique : une chasse gardée avec le maximum de pouvoirs de toute sorte à distribuer au minimum de mains. Exit la perspective d'une revitalisation du personnel politique, en direction des jeunes, des femmes, des minorités, des profils socioprofessionnels variés.

Car tel était bien l’enjeu de cette promesse de campagne de François Hollande : que le visage de la France, tel qu’il se dessine de fait à travers ses représentants, ne se résume pas à l’auguste et mol profil d’un vieux mâle blanc cumulant une demi-douzaine de fonctions clés dans «son» territoire, «sa» ville, «sa» région. Que les sénateurs ne se plaignent pas de ressentir le souffle acide de la défiance des citoyens quand celle-ci carbure justement à ce type de comportements politiques. Que les élus, dans un cercle plus large, ne se lamentent pas de la montée du populisme quand une partie d’entre eux bloque la démocratisation de la société française.

Quant aux citoyens, ceux qui votent encore et ceux qui n’y songent même plus, ceux qui souhaiteraient entrer en politique ou ceux qui ne croient plus que ce soit possible, ils se